Utilisation encore trop fréquente des CT-scans - Un nouvel audit analyse l’utilisation des CT-scans et des examens IRM dans les hôpitaux belges
04-05-2022
Pour limiter les effets nocifs des rayonnements, les hôpitaux sont encouragés à éviter toute imagerie médicale inutile, et à effectuer un examen IRM au lieu d’un CT-scan quand c’est possible. L’Unité Audit Hôpitaux de l’AFMPS, du SPF Santé publique et de l’INAMI a observé l’évolution de l’utilisation de ces 2 types d’examens. Elle constate que le recours aux IRM augmente mais que les hôpitaux n’effectuent pas moins de CT-scans. À la suite de cet audit, elle formule plusieurs recommandations.
Sur cette page :
Certains examens permettant de visualiser l’intérieur du corps à des fins de diagnostic et de suivi de maladies, comme les CT-scans, exposent les patients aux rayons X. Même si les doses sont faibles, ces rayons peuvent augmenter, à long terme, le risque de développer un cancer. Les examens IRM, eux, n’utilisent pas de rayons X et offrent donc plus de sécurité.
Analyser l’évolution du recours aux CT-scans et IRM, par hôpital
Les institutions fédérales de soins de santé ont étudié l’évolution de l’utilisation des CT-scans et des examens IRM, en particulier ceux du crâne et de la colonne vertébrale, au sein de chaque hôpital, sur la période 2017-2019. Elles ont aussi recherché les facteurs ayant eu un impact sur le choix du type d’examen.
Pour cela, les auditeurs ont utilisé :
- le cadastre national dans lequel les hôpitaux doivent enregistrer leurs appareils lourds d’imagerie médicale
- un questionnaire détaillé
- des données sur le remboursement des prestations médicales.
Une augmentation globale des CT-scans et IRM, avec des différences entre hôpitaux et régions
L’Unité Audit Hôpitaux constate que le nombre absolu de CT-scans et d’examens IRM ont augmenté plus rapidement que la croissance démographique, et qu’il existe une différence nette dans la proportion des examens IRM entre les régions et entre les hôpitaux. Les caractéristiques des patients comme l’âge, le statut social, l’organisme assureur ou le sexe, ne peuvent pas expliquer ces différences.
Par contre, elles peuvent s’expliquer en partie par la différence dans le nombre d’appareils CT et IRM disponibles par habitant par région. De plus, les médecins généralistes en Région wallonne prescrivent plus de CT-scans qu’en Région flamande. Certains hôpitaux ont adapté leur politique ou leurs procédures internes pour diminuer le nombre de CT-scans. Ces hôpitaux présentent une diminution statistiquement significative de leur utilisation de CT-scans.
Il ressort des questions sur la numérisation que le cadastre est un outil utile mais qu’il nécessite une meilleure implémentation technique. L’Unité Audit Hôpitaux constate aussi que :
- le formulaire de demande d’un examen d’imagerie médicale n’est pas numérisé partout
- l’intégration des données dans le Dossier Patient Informatisé (DPI) est encore limitée
- les protocoles et/ou les images d’examens radiologiques ne sont pas toujours partagés en dehors de l’hôpital, par ex. via des « hubs » (systèmes d’échange d’information médicale entre dispensateurs de soins).
Miser sur une numérisation et une politique
Pour limiter les effets indésirables de l’imagerie médicale, l’Unité Audit Hôpitaux recommande de n’utiliser les CT-scans et les examens IRM que s’ils apportent une réelle valeur ajoutée médicale.
Pour faciliter cela, elle recommande :
- d’élaborer une politique pour le choix de l’examen. Cette politique peut concerner la disponibilité des appareils, les examens disponibles et le comportement de prescription.
- de fixer une limite au nombre de CT-scans basée sur la population.
- d’instaurer un système numérique d’aide à la décision clinique (clinical decision support system - CDSS) pour aider à choisir le type d’examen. L’INAMI travaille sur le développement d'un tel système dans le cadre du plan d’action e-Santé.
Ces recommandations contribuent à améliorer la qualité des soins de santé pour les patients grâce :
- à une meilleure utilisation des moyens disponibles
- à une diminution de l'exposition aux rayonnements nocifs.
Unité Audit Hôpitaux
L’Unité Audit Hôpitaux est une équipe qui réalise des audits dans les hôpitaux et co-gouvernée par l’AFMPS, le SPF Santé publique et l’INAMI. Cette Unité a pour mission d’augmenter la qualité, la performance, la conformité et l’efficacité des soins de santé organisés et dispensés par les hôpitaux.
L’objectif est double :
- Créer une valeur ajoutée pour les patients, les hôpitaux et les pouvoirs publics
- Optimiser l’utilisation des moyens fédéraux disponibles, prévus pour les soins de santé.
Le rapport « Audit Imagerie Médicale Lourde » est disponible sur le site web de l’INAMI
Contact presse
Sandrine Bingen, TeamComm INAMI : communication@riziv-inami.fgov.be, +32(0)2 739 72 06
Ann Eeckhout, porte-parole AFMPS : ann.eeckhout@fagg.be, +32 (0)2 528 40 12
Vinciane Charlier, porte-parole SPF Santé publique : vinciane.charlier@health.fgov.be, +32 (0)475 93 92 71